Lors de cette journée d’inauguration des activités estivales du Catalyseur d’Imaginaires urbains, les quartiers montréalais seront à l’honneur : installation littéraire collective autour des quartiers riverains du Campus-MIL (une création collective des membres du Laboratoire des récits du soi mobile); œuvre sonore et vidéo immersive autour de l’échangeur Turcot (Daniel Robinson et Charles Montambault); photoreportage dans lequel seront interrogées les lignes de fuite et les tensions territoriales et culturelles entre Parc-Extension et Ville Mont-Royal (Catherine Eve Groleau, Hubert Hayaud); et projection en plein air de 5 courts-métrages documentaires par Funambules Médias.
12h50
Allocution d’ouverture prononcée par M. Sébastien Sauvé, vice-doyen à la recherche et création de la Faculté des arts et des sciences (FAS) de l’Université de Montréal.
13h00 à 20h30
Place des lettres, installation littéraire collaborative pensée par les membres du LRSM : animation et médiation par Rosie Lanoue Deslandes, Mathieu Li-Goyette, Cynthia Noury et Adina Blanariu, avec la collaboration de Jen Reimer et Max Stein.
La Place des Lettres du Laboratoire sur les récits du soi mobile (LRSM) se veut à la fois un espace de création libre et un site de mise en valeur du patrimoine littéraire montréalais. Centrée autour d’une installation tentaculaire munie de machines à écrire publiques, cette place aux allures inspirées de l’imaginaire ferroviaire se déploie sur plusieurs pôles représentant les quartiers limitrophes du Campus-MIL. Au long des trajets qui mèneront le visiteur vers chacune de ces « destinations », des pages arrachées, poèmes, chansons, dithyrambes d’un Montréal oublié, présent ou fantasmé, placées là en attendant que les visiteurs y adjoignent leurs propres créations, afin de réaffirmer, face à l’Histoire et au quotidien, l’identité littéraire qui borde ce quartier.
Les nouveaux monuments, installation vidéo de Daniel Robinson et Charles Montambault (dans le conteneur Polyvalent)
En janvier 2017, le projet audio-visuel « Les Nouveaux Monuments » est déposé au Laboratoire des récits du soi mobile (LRSM). L’idée de cette vidéo est le fruit de cette collaboration, laquelle nous offrait l’occasion d’approfondir notre compréhension, ou notre interprétation, du monument qui surplombe le Sud-Ouest de Montréal : l’échangeur Turcot. À l’occasion des activités du Catalyseur d’Imaginaires Urbains, la forme du projet « Les Nouveaux Monuments » sera modifiée pour devenir une installation immersive dans laquelle le son et l’image cohabitent dans l’espace.
Nous rappelant l’esthétique entropique élaborée par Robert Smithson dans son court essai Entropy And The New Monuments, l’échangeur Turcot, autant sa mégastructure de facture brutaliste que la zone qu’elle délimite, nous paraît riche autant au plan esthétique que social. Notre objectif a été d’offrir un concentré de l’évolution de l’expérience et de l’apprentissage perceptuel de ce lieu par une adaptation audio-visuelle. Puisque l’échangeur Turcot est généralement considéré comme un environnement repoussant et intimidant, il génère naturellement chez les piétons une attitude de déni proportionnelle à la violence de sa présence. Ainsi, nous croyons que de traduire cette ambiance à l’aide du médium audiovisuel offre une occasion de surpasser cet effet rébarbatif en créant une situation de contemplation active sous forme condensée, et de finalement ressentir comment l’échangeur Turcot s’immisce dans notre imaginaire collectif.
Pastorales montréalaises, photoreportage réalisé par Catherine Eve Groleau et Hubert Hayaud (atelier du 2e étage)
Montréal est la ville la plus multiculturelle du Québec, pourtant la ghettoïsation y est rampante, ténue, présente entre les classes sociales et les quartiers. Le plan d’urbanisme de Ville Mont-Royal, son tracé en toile d’araignée, forteresse anonyme où l’on se perd et d’où l’on ne ressort plus, est un catalyseur qui transcende et illustre les configurations et mortifications du désir, un tracé vers le capita, qui déjà dans sa conception première vient séparer et empêcher ceux qui n’appartiennent pas au quartier d’y entrer. De l’autre côté de la frontière créée par le mur sur l’Acadie, tout près, Parc-Extension est son contraire: un sanctuaire improbable pour l’immigration, un quadrillé accessible et linéaire, faisant le pont entre différents quartiers, une zone de passage, un camp de transit, un lieu de devenir. Dans ce photoreportage, nous proposons de décrypter les quartiers Ville Mont-Royal et Parc-Extension, décryptage de tracés urbains qui se fera en prenant pour acquis que les quartiers sont des matériaux textuels marqués par des désirs de normalisation, des lignes de fuite, des zones de passages et des peurs de l’autre sur lequel se territorialise des définitions de l’identité.
16h00 à 17h30
Montréal : espace de création, espace de réflexion, Table-ronde des artistes autour des processus créateurs des œuvres présentées, animée par Marie-Eve Bradette (coordonnatrice du LRSM)
20h30 (ou à la tombée du jour) à 22h00
Les deux pieds dans la marge, Cinéma sous les étoiles, organisé en collaboration avec Funambules Médias : http://cinemasouslesetoiles.org/deux-pieds-marge-v-3/
La projection sera suivie d’une discussion avec Émily Laliberté.